7 minutes 48 secondes Plusieurs acteurs du milieu municipal et du secteur privé ont annoncé, le 28 novembre, leur soutien à un projet de relance du programme Techniques d’urbanisme offert au Cégep de Matane, à travers notamment le développement de l’apprentissage en milieu de travail. Cette nouveauté pédagogique, avec divers incitatifs à l’adresse de la population étudiante de la formation, vise à encourager le recrutement dans ce domaine affecté par un manque de main-d’œuvre, particulièrement criant dans l’Est-du-Québec.
L’urgence de répondre aux besoins du milieu
L’inclusion de l’apprentissage en milieu de travail dans le programme Techniques d’aménagement du territoire et d’urbanisme du Cégep de Matane renforcera le lien crucial entre la théorie et la pratique. Cette approche facilitera aussi la constitution d’un réseau de contacts professionnels et l’insertion sur le marché du travail. « Pour nous, c’est l’occasion idéale de garantir des services de qualité à la population, en pouvant compter sur des techniciennes et techniciens qui auront cumulé encore plus d’expérience sur le terrain, dans un contexte où les responsabilités des municipalités dans le domaine sont grandissantes. C’est pourquoi nous avons pris connaissance avec enthousiasme de cette initiative novatrice, à laquelle nous sommes heureux de nous associer », a déclaré Jérémie Juaire D’Arcy, responsable de l’urbanisme à la Ville de Matane.
Pour sa part, Michel Asselin, président de la firme rimouskoise d’arpenteurs-géomètres Asselin & Asselin, a souligné la grande pertinence de cette synergie entre l’éducation et le secteur professionnel. « Nous avons besoin de ces techniciennes et techniciens pour nous accompagner dans le développement de notre compagnie et assurer notre croissance. Cette collaboration entre les milieux de travail et le Cégep de Matane pourra contribuer à l’enrichissement mutuel des partenaires impliqués, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre auquel le secteur est actuellement confronté. C’est une initiative prometteuse qui permettra de former des personnes diplômées d’une qualité encore supérieure, pour mieux répondre à nos besoins », a-t-il ajouté, en précisant qu’une dizaine de postes étaient à combler présentement au sein de la firme.
À l’écriture de ces lignes, déjà trois entreprises et organisations municipales se sont engagées à participer au projet (la Ville de Matane, la MRC de La Matapédia, Asselin & Asselin) et quatre autres ont fait part de leur appui à l’initiative (la MRC de La Côte-de-Gaspé, la Chambre de commerce région de Matane, le Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent et la firme d’arpenteurs-géomètres AG 360). D’autres partenariats seront développés au cours des prochains mois.
Précisons que le programme, offert seulement dans trois cégeps à travers la province, qui forment environ nationalement 25 personnes diplômées par année, ne permet pas de combler les besoins du marché du travail, accentués par les départs à la retraite et l’augmentation du taux de roulement du personnel. Axée notamment sur les inventaires, la planification et la gestion du territoire, par ailleurs servie par une grande polyvalence, rappelons que la formation débouche sur des postes variés dans le domaine de la géomatique, de l’arpentage, de l’évaluation foncière, de la réglementation environnementale ou encore du génie civil. Le programme bénéficie par ailleurs d’un taux de placement de 100 % depuis plusieurs années.
Bonifier la formule pédagogique
Prévu pour la rentrée d’automne 2024, ce projet-pilote d’enseignement en milieu de travail a pour objectif d’établir des partenariats avec différents employeurs potentiels. « Nous offrirons une nouvelle formule pédagogique de la formation en insérant, à compter de la 4e session du programme, des apprentissages réalisés en milieu de travail. Après trois premières sessions en présence au cégep, les trois dernières sessions de la formation seront réalisées directement sur le terrain, selon des modalités qui restent à définir avec les partenaires qui auront manifesté leur intérêt », a expliqué un enseignant du programme. Quant aux cours de la formation générale, ils seront aussi suivis à distance à compter de la 4e session.
Cette flexibilité accrue de la formation viendra compléter l’alternance travail-études déjà existante, qui permet à la population étudiante de bénéficier de trois stages rémunérés en entreprise, dès le premier été de sa formation. Parmi les avantages de cette nouvelle formule, les employeurs partenaires pourront notamment assurer l’attraction d’une relève compétente et qualifiée au sein de leur organisme. Les activités pédagogiques de la population étudiante accueillie en milieu professionnel seront aussi adaptées à des projets concrets développés par l’entreprise.
Un plan de relance plus vaste pour l’attractivité du programme
Ce projet-pilote rejoint d’autres initiatives mises en place au Cégep de Matane pour renforcer le recrutement d’étudiantes et d’étudiants en Techniques d’urbanisme, alors que le programme, offert depuis plus de 50 ans, n’accueille plus cette session que cinq personnes, dont le parcours s’achèvera en juin 2024. Le cégep et l’équipe enseignante multiplient et diversifient depuis plusieurs années les activités de recrutement à travers la participation à des salons de l’emploi, l’animation d’ateliers dans des écoles secondaires, des conférences ou encore des missions à l’international. L’établissement de ces nouveaux partenariats avec le milieu professionnel et la refonte de la formule pédagogique s’inscrivent dans un plan de relance plus vaste comprenant d’autres incitatifs.
« L’une des missions du Cégep de Matane est la formation d’une main-d’œuvre qualifiée capable de subvenir aux besoins criants du monde du travail, surtout dans une région éloignée comme la nôtre, d’où l’importance de dévoiler ce plan de relance. L’expertise développée dans le domaine depuis plus de 50 ans nous permet de former des techniciennes et techniciens de grande qualité. Nous sommes très heureux de constater la réactivité du milieu face à l’urgence de la situation », a commenté la directrice des études du Cégep de Matane, Brigitte Chrétien, en rappelant que les admissions en première année du programme avaient été suspendues pour la rentrée d’automne 2023.
Afin d’attirer plus d’étudiantes et d’étudiants en Techniques d’urbanisme, le Cégep de Matane a aussi décidé, dans le contexte de pénurie de logements qui touche la région, de réserver des chambres dans la résidence étudiante pour les personnes qui intégreraient le programme et de leur offrir le loyer la première année. Du matériel informatique, dont un ordinateur, est aussi prêté en début de session et une bourse d’accueil pouvant totaliser 6 000 $ est accessible aux personnes des MRC de La Mitis, de La Matapédia, de La Haute-Gaspésie et de La Matanie, ainsi que de l’extérieur du Québec, qui décideront de s’inscrire au sein de la formation. À noter que le programme bénéficie également des bourses Parcours, à l’adresse des personnes qui résident à plus de 60 km de Matane, pouvant totaliser la somme de 22 500 $ au terme des trois ans de formation, tout comme de passerelles DEP-DEC et DEC-BAC.
Il est possible de retrouver la conférence de presse en cliquant sur le lien suivant : https://www.facebook.com/cegepdematane/videos/699192668877363/?__tn__=%2CO-R.
Une vidéo promotionnelle du programme d’Urbanisme est également visible ici : https://youtu.be/utGA9EAB59I?si=SRej2pZSYjixbG8g.
Plus de détails sur le programme en se rendant ici : Techniques d’Aménagement du territoire et d’urbanisme – 222.A0 – Cégep de Matane (cegep-matane.qc.ca).
Légende de la photo (source : Stéphane Quintin – Cégep de Matane) : De gauche à droite, Nicolas Rail, coordonnateur du programme Techniques d’urbanisme du Cégep de Matane, Brigitte Chrétien, directrice des études, Eddy Métivier, maire de Matane et Jérémie Juaire D’Arcy, responsable du service de l’urbanisme à la Ville de Matane.
