Kevin Espinoza-Rivière, étudiant en deuxième année au sein du programme Photographie du Cégep de Matane, a lancé son exposition Brun Nuit à la bibliothèque Lucien-Lelièvre. Une quarantaine de personnes étaient présentes au vernissage, qui s’est tenu le 4 mai. L’étudiant en a profité pour revenir sur son expérience de résidence artistique vécue à l’automne à Salon58. Une belle occasion de présenter l’évolution de sa démarche artistique, axée autour de la photographie de mise en scène et de l’autoreprésentation. L’exposition sera visible jusqu’au vendredi 19 mai.

Une démarche présentée en 2022

Après avoir eu la chance d’exposer un premier jet de son approche photographique de l’autoportrait lors de l’exposition Auteur·e·s sans titre #9, Kevin avait été sélectionné pour prendre part à une résidence de dix jours dans le centre d’artistes de Marsoui Salon58, où il a pu peaufiner sa démarche créatrice dans un cadre aussi dépaysant que stimulant. C’est l’évolution de son cheminement que l’étudiant a présentée lors du vernissage de son exposition Brun Nuit, en présence de l’enseignant en photographie Jérôme Bourque, l’ayant accompagné dans son expérience et l’approfondissement de son projet.

Une réflexion ironique sur l’autoreprésentation

À travers son exposition Brun Nuit, dont le nom est une référence satirique à l’émission Bleu Nuit, qui a diffusé des films érotiques sur TQS pendant près de vingt ans, Kevin a voulu mettre à nue sa vulnérabilité par des mises en scène interrogeant les normes de beauté avec une touche d’ironie et plusieurs clins d’œil à la publicité, au cinéma populaire et à la télévision.

Influencé par une esthétique kitsch et décalée, le photographe n’a pas hésité à explorer les changements corporels liés à l’âge, à aborder les thématiques de la santé mentale et du désir de plaire, à questionner sa place dans la communauté, partant lui-même à la rencontre des autres pour illustrer les contrastes entre différents milieux sociaux. L’exposition regorge aussi d’objets hétéroclites amassés au fil des ans et dont la bigarrure ajoute à l’ambiance humoristique de la démarche.