Trois étudiantes en Photographie du Cégep de Matane, Tatum Guillermic, Léa Lambelet et Axelle Sudant, se sont surpassées en termes d’énergie et de sensibilité pour séduire les membres du jury à l’occasion de la finale locale de Cégeps en spectacle qui s’est tenue à la salle Lucien-Bellemare le 30 novembre devant pas moins de 200 personnes. Leur prestation poétique et passionnée leur permettra de représenter l’établissement le 18 mars prochain aux Îles de la Madeleine, au cours de la finale régionale de cette emblématique compétition intercollégiale destinée à promouvoir les arts de la scène.
Une recherche de symbiose qui a fait frissonner la salle
Sur la chanson Corps, de l’auteure-compositrice-interprète Yseult, les trois étudiantes françaises ont voulu illustrer sur scène, entre autres thématiques, la force mentale nécessaire pour se relever d’un traumatisme. Elles ont notamment joué sur des images de fusion des corps, de symbiose et de séparation physique. « Le chiffre trois est porteur de nombreux symboles et très intéressant en termes de composition, d’exploitation de mouvements et d’espace », a expliqué Axelle Sudant, étudiante en 2e année, qui avait déjà pris part à la finale locale de l’an dernier, lors d’une chorégraphie présentée seule sur scène.
« Nous avons toutes inséré une part de nous-mêmes dans cette performance, regagné aussi de la technique pendant nos répétitions, commencées dès la mi-septembre avec l’objectif de participer à cette soirée. Cette proximité, ces liens développés entre nous et un esprit de bienveillance nous ont permis d’atteindre une forme d’unicité qui nous a beaucoup rapprochées », a complété Léa Lambelet, membre de la même cohorte et du trio baptisé « Espritdense » qui s’est formé pour l’occasion.
Quant à Tatum Guillermic, finissante du programme, elle a pris plaisir à reprendre la danse après quatre ans d’arrêt. « Je me sentais d’abord un peu rouillée mais nos trois rencontres hebdomadaires, quatre à l’approche du spectacle, m’ont permis de redécouvrir la puissance libératrice de cette activité. Nous sommes toutes à la fois fières, curieuses et fébriles à l’idée de représenter le Cégep de Matane aux Îles de la Madeleine, que nous aurons la chance de découvrir à cette occasion ».
Plusieurs talents représentés sur scène
Le public, ravi d’avoir pu enfin profiter d’une édition régulière de Cégeps en spectacle après deux années hybrides pour cause de pandémie, a eu la chance de voir quatre autres numéros sur scène. Katharsis, un groupe étudiant de noise rock composé de Catherine Castonguay, Matteo Clément, Hécate Bouzerand et Mathis Tunon a ouvert la soirée en force au cours d’une prestation bouillonnante qui leur a permis d’obtenir le prix coup de cœur du public, soit un laissez-passer d’une valeur de 200$ pour le festival culturel de leur choix.
À noter la participation exceptionnelle d’un étudiant du programme Informatique, Benjamin Mouëza, qui a pris part aux trois autres performances en démontrant ses talents multifacettes au piano, en musique électronique et en accompagnement vocal : lors d’un duo avec Inès Penarroya, d’une participation au sein du groupe Les folies douces, avec Marie-Pier Cormier, Nicolas Dupouy, et Solenn Movex, puis en duo lors d’une séance d’improvisation avec Alexandre Giraud, adepte de piano jazz.
Le jury était composé cette année de Martin Bouchard, du groupe Sister Fire, de la violoniste Alyssa Bouffard et d’Elisabeth Gauthier, de l’école de Ballet-Jazz de Matane, qui a dû suivre la finale à distance en raison des mauvaises conditions météorologiques. Pendant la délibération des juges, Mylène Vallée a aussi partagé plusieurs de ses compositions sur scène, notamment issues de son dernier album. Elle n’a pas manqué de souligner l’ensemble du travail fourni par les 13 étudiantes et étudiants ayant accepté de braver leur trac pour partager leur passion des arts de la scène avec le public. « Un moment de créativité à l’état pur » pour lequel elle a félicité la population étudiante.