La Société d’histoire et de généalogie de Matane (SHGM) a dévoilé fin janvier l’identité de la personne récipiendaire de la bourse Claude-Otis, lancée l’automne dernier au Cégep de Matane. C’est l’étudiante Lisa-Marie Gauthier, finissante du programme Sciences humaines, qui recevra une bourse d’un montant de 500 $ lors du prochain Gala des Réussites. Elle verra aussi son texte, dédié aux fermetures de villages ruraux dans les années 1970 et aux Opérations Dignité, figurer dans la prochaine édition de la revue Au pays de Matane.
Une première édition de la bourse Claude-Otis
Trois textes avaient été proposés à la SHGM à l’occasion de cette première édition de la bourse : « La fermeture des villages aux alentours de Matane », de Lisa-Marie Gauthier, « La réserve faunique de Matane », de Paméla Caron, également finissante, et « 60 ans d’accueil et d’information », un texte dédié au bureau d’accueil touristique de Matane rédigé par Flavie Durette, étudiante de première année.
Le comité de sélection de la SHGM était formé de Gracia Drapeau, veuve de Claude Otis, Jocelyne St-Gelais, administratrice de la SHGM, et d’Andrée Gendron, membre du comité éditorial de la revue Au pays de Matane. Selon cette dernière, le texte de Lisa-Marie a particulièrement retenu l’attention du jury en raison de la qualité de l’expression écrite et de la rigueur du travail de recherche effectué. La pertinence et l’originalité du sujet étaient le troisième critère pris en compte lors de l’évaluation des textes soumis, qui devaient contenir au moins 2 000 mots et s’accompagner d’illustrations.
Passionnée par son sujet
Émue par les fermetures de villages ruraux survenues au début des années 1970 à la suite des recommandations du Bureau d’aménagement de l’Est-du-Québec, une histoire découverte à l’occasion de son cours de première année Le Québec et ses régions, Lisa-Marie était bien décidée à approfondir sa connaissance du sujet, dont les détails figureront dans l’édition printanière de la revue Au Pays de Matane.
« C’est mon enseignant Louis Audet qui m’a transmis sa passion de l’histoire, qui n’était pas ma matière préférée au secondaire. En inscrivant ma candidature à cette bourse, j’étais déterminée à me plonger à 200 % dans mon travail de recherche. Le confinement des Fêtes m’a donné plus de temps libre pour travailler », explique l’étudiante de 18 ans, dont la motivation a pu s’illustrer par les 4 500 mots finalement rédigés autour de cette thématique.
« J’ai été surtout marquée par la violence survenue lors de la destruction de certains villages, où des maisons ont été volontairement incendiées pour éviter un retour des habitants. Découvrir que les femmes des familles déménagées avaient reçu une indemnisation non seulement dérisoire mais aussi d’un montant deux fois moindre que celui accordé aux hommes m’a également beaucoup marqué », mentionne la Matanaise, qui a épluché notamment plusieurs archives numérisées de journaux de l’époque ainsi que d’anciens reportages vidéo.
Valoriser l’histoire locale
La bourse Claude-Otis a été lancée en octobre 2021 par le programme Sciences humaines du Cégep de Matane grâce au soutien de la SHGM. Son objectif est de valoriser l’histoire de La Matanie. Elle offre aussi aux étudiants la possibilité de se plonger dans un travail de recherche historique leur permettant d’améliorer leur expression écrite et de s’initier à la rigueur de la consultation des sources documentaires. Initiée par la SHGM, cette bourse est enfin l’occasion de rendre hommage à Claude Otis, ayant marqué plusieurs générations d’étudiants au Cégep de Matane entre 1968 et 2000 et s’étant fortement impliqué lui-même dans la mise en valeur de l’histoire locale.