Le mardi 3 novembre, jour des élections américaines, une quinzaine d’élèves de différents programmes du Cégep de Matane ont jugé important de se rendre à la salle Lucien-Bellemare pour assister à une soirée spéciale organisée pour l’occasion par le département de Sciences humaines. Sur place, saisies par le suspense, les dernières personnes présentes ont veillé jusqu’à 1 h du matin, dans l’attente de résultats qui n’ont fini par se concrétiser qu’en fin de semaine, donnant raison à certains pronostics avancés durant la soirée.
Une initiation à la politique des États-Unis
En constatant, samedi dernier, que le décompte des bulletins de vote en Pennsylvanie aura finalement permis de départager Joe Biden et Donald Trump, les 15 membres de la population étudiante venus participer à la soirée électorale organisée mardi soir au cégep se seront sans doute souvenus des avertissements lancés par l’enseignant en économie Francis Czyzowicz durant la soirée. Ce dernier n’a pas manqué, en effet, de mentionner l’importance capitale de cet État pivot, dans lequel les deux candidats à la Maison-Blanche avaient déversé toute leur énergie au cours de la campagne.
« Le programme a régulièrement organisé des événements lors des campagnes électorales canadiennes et québécoises pour inciter les étudiants à s’intéresser à la politique. Étant donné le contexte d’enseignement à distance, nous avons voulu faire une activité pour pallier l’absence de notre club politique habituel. Le but était de permettre aux étudiants de s’initier à la politique américaine, les États-Unis constituant à la fois une puissance mondiale et notre principal partenaire économique », a expliqué pour sa part le coordonnateur du Département des Sciences humaines Louis Audet, qui ajoute qu’en cas de nouvelles élections fédérales au Canada, une activité similaire pourrait être organisée au cours des prochains mois.
Une soirée d’analyses
Pendant la soirée, dans une salle limitée à une quarantaine de places en raison du contexte sanitaire, M. Audet en a profité pour rappeler les différents aspects du système électoral américain, évoquer les particularités de certains États et revenir sur le processus de désignation des candidats. Il s’est attardé aussi sur la répartition des pouvoirs aux États-Unis et l’importance du Sénat par rapport à la Chambre des représentants. L’enseignant en histoire a insisté enfin sur les différents facteurs apportant à cette élection un caractère inédit, dans un pays polarisé à l’extrême.
Tout en suivant les premiers résultats en direct, son collègue Francis Czyzowicz est revenu pour sa part, parmi différents sujets, sur les élections de 2016, les quatre dernières années du trumpisme et les nouvelles lignes de clivage dessinées au pays. Le soir-même, alors que la vague bleue annoncée par certains médias rencontrait un démenti flagrant, les deux enseignants n’ont pas manqué d’insister sur l’une des principales nouveautés de ces élections, le décompte des votes par anticipation reçus par la poste, ayant atteint cette année des proportions inégalées en raison de la pandémie et qui allaient peser sur les résultats.
Des participants de tout horizon
« C’est important de s’intéresser à la politique. Ça nous permet de savoir d’où on vient et où on s’en va. C’est un domaine qui me passionne et je trouvais important de venir ce soir pour voir quelle direction la société américaine allait prendre. Ce ne sont pas des élections qui vont juste influencer les États-Unis. L’enjeu est vraiment grand », a réagi l’un des participants, Anthony Létourneau, étudiant en Sciences de la nature.
En tout, quinze membres de la population étudiante avaient effectué le déplacement, y compris des personnes des programmes de Photographie et Techniques de tourisme.« Les États-Unis sont un acteur tellement majeur de la scène internationale, nos voisins en plus, que je trouvais important de participer à cette soirée. C’était aussi l’occasion de retrouver des amis pour assister aux résultats en direct et venir s’informer sur les enjeux majeurs derrière ces élections », a témoigné pour sa part Emmy Bélanger, du programme de Sciences humaines, qui a apprécié la mise en contexte proposée par les deux enseignants, permettant aussi de créer des liens entre les cours et l’actualité.