Chaque année, depuis 1996, le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement rend hommage à six projets d’enseignement de l’histoire canadienne se démarquant par leur approche novatrice à travers le pays. Tommy Guénard, enseignant en histoire au sein du programme Sciences humaines offert au Centre matapédien d’études collégiales (CMEC) d’Amqui depuis vingt ans, a eu la joie, cet été, de découvrir qu’il faisait partie des finalistes grâce à un projet pédagogique interactif et apprécié des étudiants autour de la généalogie, mis en place il y a une dizaine d’années.
Vulgariser l’histoire pour intéresser la communauté étudiante
« Je cherchais une façon de raccrocher les étudiants à leur histoire nationale. Certains arrivent parfois avec un désintérêt dans ce domaine. Je voulais leur montrer, grâce à cette initiative autour de la généalogie, combien leurs propres ancêtres avaient contribué à forger l’histoire du Québec. J’ai été très touché en apprenant que des étudiants avaient proposé eux-mêmes ma candidature à ce prix. J’étais heureux de constater qu’il s’agissait de leur propre initiative. C’est venu conforter la pertinence de cette activité pédagogique qui permet le développement du sentiment d’appartenance et de fierté et vient attiser la curiosité de ces jeunes adultes envers les bâtisseurs de leur propre pays, à l’origine des fondations de la société actuelle. J’essaie toujours de vulgariser l’histoire d’une manière ou d’une autre, pour rendre mes cours plus intéressants », a commenté l’enseignant, en évoquant d’autres projets appréciés de ses élèves comme l’analyse ludique de films historiques, à la recherche d’anachronismes. À la suite de cette première approche, c’est à lui qu’est revenue la tâche de finaliser son dossier final, en fournissant quelques exemples de travaux déjà réalisés et en expliquant les détails du projet.
Remonter le plus loin possible dans l’arbre généalogique
Si Tommy Guénard est parvenu, cet été, à figurer aux côtés des seize finalistes canadiens du Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement, annoncés publiquement à la fin du mois d’août par la Société Histoire Canada, c’est grâce à l’expérience d’apprentissage originale encourageant la recherche historique et l’utilisation des archives qu’il a mise en place il y a près de dix ans en collaboration avec la Société d’histoire et de généalogie de la Matapédia. L’activité pédagogique consiste, au cours d’une session, dans le cadre d’un cours sur les fondements historiques du Québec contemporain, à demander aux étudiants de choisir l’une des branches de leur famille et de remonter le plus loin possible dans l’arbre généalogique de cette dernière, parfois jusqu’à la Nouvelle-France. Des liens sont alors effectués avec l’histoire du Québec et du Canada, dans des domaines aussi variés que la démographie, l’histoire économique, sociale et politique, ou encore la constitution de cartes illustrant les courants migratoires.
Des découvertes inédites et un cadeau aux grands-parents
« Parfois, certaines personnes parviennent à remonter jusqu’à des ancêtres en Normandie et à suivre leurs pérégrinations de l’Île d’Orléans jusque dans la Matapédia, en passant par L’Islet et d’autres endroits sur la rive sud. Il y en a même qui ont eu la stupeur de dénicher des seigneurs au sein de leur famille, d’autres qui se sont trouvé des ancêtres en Nouvelle-Écosse, d’autres encore qui sont parvenus à découvrir le nombre d’arpents de terre cultivés par leurs aïeux. Quelques étudiants ont profité aussi de l’anniversaire de mariage de leurs grands-parents pour leur offrir en cadeau le fruit de leurs recherches, comme un legs familial, ce qui a permis de renforcer les liens entre les générations, en sollicitant la mémoire des plus anciens pour compléter le travail », a expliqué l’enseignant d’Amqui, en regrettant la disparition de nombreuses archives à l’époque de la domination anglaise.
Les lauréats dévoilés à l’automne
Tommy Guénard figure parmi les seize équipes de finalistes sélectionnées cette année pour leur travail exceptionnel dans le domaine de l’enseignement de l’histoire canadienne, aux côtés de personnes travaillant en Alberta, en Ontario, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. Il est le seul représentant de l’Est-du-Québec en compagnie de Rémi Lavoie, de l’école Paul-Hubert de Rimouski. Les lauréats de cette nouvelle édition du Prix d’histoire du Gouverneur général seront annoncés durant l’automne.
Chaque année, pour la catégorie de l’excellence en enseignement, le prix rend hommage à six représentants du corps enseignant honorés pour leur approche novatrice dans le domaine de l’histoire du Canada. Ces lauréats recevront un prix de 2 500 $ chacun, une bourse de 1 000 $ pour leur établissement d’enseignement ainsi qu’un voyage à Ottawa pour assister à la cérémonie officielle en présence de la Gouverneure générale Julie Payette.
Les communautés collégiales du Cégep de Rimouski, du Cégep de Matane et du CMEC tiennent à adresser leurs félicitations à cet enseignant dévoué du CMEC ayant réussi à captiver ses élèves par son approche pédagogique de la généalogie, lui souhaitent le meilleur pour la suite et se réjouissent de voir son initiative figurer parmi les projets d’enseignement ayant retenu l’attention de la Société Histoire Canada.
Le Centre matapédien d’études collégiales est rattaché au Cégep de Matane et au Cégep de Rimouski. En plus des programmes préuniversitaires Sciences humaines et Sciences de la nature, le CMEC propose les programmes techniques Gestion de commerces et Techniques de physiothérapie.