1967, c’était l’année de l’Expo, mais aussi celle de mon entrée au Cégep de Matane. C’était l’époque des premières décisions qui façonneraient mon avenir. Comme j’ai toujours préféré être derrière les projecteurs et rester dans l’ombre, j’étais surtout attiré par les chambres noires.

Le cégep nous offrait l’opportunité d’expérimenter différentes activités parascolaires, mais il nous appartenait cependant de prendre des initiatives. Mes matières favorites étaient les sciences sociales, la géographie et l’histoire.

Ce fut aussi la période pendant laquelle la BD est devenue ma fenêtre sur le monde. Ces enchaînements d’images fixes me fascinaient, bien avant que je ne me découvre une passion pour l’image en mouvement. Le Super 8 et la démocratisation de la vidéo m’ont emballé et les enseignants et techniciens du cégep m’ont toujours laissé libre de me perfectionner dans le domaine de l’image.

N’étant pas un homme de grands discours, le médium de l’image est devenu un allié parfait pour m’exprimer. Ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots? Par ailleurs, étant adepte de sports solitaires comme le ski alpin, c’est sur les pentes enneigées que j’ai découvert la magie des images, mariant ainsi mes deux principaux intérêts. L’enseignement que j’ai reçu m’a aussi permis de développer deux aptitudes nécessaires dans le domaine de la communication : l’engagement et le détachement.

En somme, le temps que j’ai passé au Cégep de Matane fut pour moi un tremplin vers une carrière fascinante.