Au Cégep de Matane, à la fin des années ’70, on était les enfants du possible où tous les espoirs étaient permis. Le matin, on était péquiste, le midi, végétarien, l’après-midi, communiste et le soir, féministe. On se battait pour la barbe et les cheveux longs, les jeans et les punchos. Bercés par les effluves hallucinants des drogues illicites au Café Tank-à-y-Être ou enivrés par les grosses bières à la Taverne du Vieux Loup, on redéfinissait les territoires. Et, on était miraculeusement sobre en classe.

Le Cégep de Matane, ce fut avant tout mes premiers spectacles. Je peux affirmer que sans l’extraordinaire encouragement que j’ai reçu dans ce collège, je n’aurais jamais eu la confiance nécessaire pour embrasser la carrière que je poursuis encore aujourd’hui. C’est dans son auditorium que mes premières pièces ont été entendues, que mes premières mises en scène ont été applaudies et que mes visions de l’art et du monde s’y sont exprimées pour la première fois.

Je souhaite à tout étudiant et à toute étudiante qui fréquente ce collège de le considérer comme un lieu de création où les demains réinventent le monde, un lieu où s’exprime l’imagination!